Lundi 3 juin, 21h17 heure locale, arrivée à la gare de Saint Pancras, Londres…
J’ai la soirée pour commencer le début de l’histoire…
Le voyage sur le chemin d’Edward Bach commence… mais débute-il vraiment ? Pas tout à fait !
Ceux qui me connaissent savent qu’en plus d’être médecin interne en anesthésie réanimation, naturopathe, auteur d’articles et tutrice, je ne cesse jamais de lire et d’apprendre. J’ai toujours procédé ainsi et c’est dans cet esprit que je me suis formée aux Fleurs de Bach. Un long chemin parcouru qui m’amène aujourd’hui sur les traces d’Edward Bach grâce à une invitation du laboratoire Nelsons, fabricant et distributeur des Fleurs de Bach® Original.
La quête…
Comment en suis-je arrivée là ? c’est à la fois très simple et le résultat d’un long travail. Ayant choisi comme thème les Fleurs de Bach pour mon mémoire de fin d’études à l’Ecole Européenne d’Herboristerie de Bruxelles, j’ai décidé de poursuivre mon travail dans cette voie. Les années ont passé, marquées par des formations, des lectures, de la mise en pratique et de l’expérience et ont abouti à la rédaction d’un manuscrit qui sera publié le 3 septembre 2019 aux éditions Trédaniel, intitulé « Fleurs de Bach : le guide de référence ».
Soucieuse de proposer un ouvrage de qualité, qui apporte quelque chose en plus, j’ai mené, entre autres, un travail approfondi d’investigation auprès de plusieurs laboratoires qui proposent les élixirs floraux d’Edward Bach. L’idée était évidemment de savoir un peu ce que l’on achète, d’aller voir l’envers du décor… le groupe Nelsons est l’un d’entre eux.
Mais revenons un peu en arrière car derrière ce grand groupe devenu l’un des plus grands fabricants et distributeurs de produits « santé et bien-être » d’Angleterre, se cachent des origines simples, celles d’une petite pharmacie londonienne et d’une relation honnête avec un médecin ayant mis au point une nouvelle thérapie et désireux de la partager.
Le Dr Edward Bach, les débuts…
Edward Bach est né en 1886 en Angleterre. Après un bref passage en tant qu’apprenti dans la manufacture familiale d’objets en laiton, il s’oriente vers des études de médecine. Diplômé en 1912, il prend un poste à l’hôpital et allie activité clinique et recherche. Excellent praticien avec un grand sens de l’écoute et de l’accompagnement du patient, il se heurte rapidement aux limites de l’approche médicale de l’époque, très centrée sur la symptomatologie alors qu’il aspirait à une approche plus globale qui tient compte de la personnalité du patient. Il oriente alors progressivement ses travaux dans cette voie.
Quand la première guerre mondiale éclate, il est nommé responsable des soins d’urgence aux blessés de guerre. En 1917, il tombe gravement malade et est opéré en urgence d’une tumeur à la rate. Le pronostic est mauvais : ses médecins ne lui donnent que 3 mois à vivre. Soucieux d’avancer ses recherches dans le peu de temps qu’il lui reste, il s’y remet rapidement. Les semaines et les mois passent…il dépasse non seulement les 3 mois pronostiqués par les médecins mais en plus il recouvre une bonne santé. Il prend alors conscience que le fait d’avoir un but, un projet à mener lui ont permis d’aller vers la guérison.
La découverte de l’homéopathie…
En tant qu’immunologiste et bactériologiste, Edward Bach a beaucoup travaillé sur les maladies intestinales et la recherche de vaccins. Mais il garde toujours en tête son souhait de proposer une médecine à la fois plus globale et plus centrée sur le patient. La découverte de l’homéopathie et des travaux de Samuel Hahnemann est une sorte de révolution : il y trouve les bases de l’approche holistique qu’il souhaitait mettre en place. La poursuite de ses travaux sur les maladies intestinales alliés aux principes de l’homéopathie lui permettent de mettre au point 7 vaccins homéopathiques, appelés « nosodes », qui sont un succès à l’époque.
Sur le chemin des fleurs…
Bien décidé à poursuivre ses travaux, Edward Bach souhaite trouver des remèdes à la fois plus « purs » mais aussi plus centré sur l’équilibre psycho-émotionnel, la personnalité et la psychologie du patient. En parallèle de recherches sur les types psychologiques, il s’oriente vers les plantes. Il ferme son cabinet, cesse son activité à Londres et, avec son assistante radiologue Nora Weeks, se lance à la recherche de plantes. Il s’éloigne donc progressivement de l’approche médicale allopathique.
Parcourant la campagne, testant des centaines de plantes, il se laisse guider de plus en plus par son intuition, convaincu qu’il y a dans la nature une plante, une fleur pour chaque type émotionnel qu’il individualise. Il n’abandonne pas pour autant son activité de consultation et continuer de prodiguer conseils et accompagnement à ceux qui le consultent.
Les remèdes floraux…
Et c’est ainsi qu’après plus de 4 années de voyage et recherche, Edward Bach découvre 38 fleurs, chacune correspondant à un état psycho-émotionnel, qu’il rassemble en 7 grands groupes émotionnels différents:
- 1er groupe pour la peur, avec les élixirs Rock Rose, Mimulus, Cherry Plum, Aspen et Red Chestnut.
- 2ème groupe pour l’incertitude, avec les élixirs Scleranthus, Gentian, Gorse, Hornbeam, Wild Oat et Cerato
- 3ème groupe pour le manque d’intérêt pour la réalité et le présent, avec les élixirs Clematis, Honeysuckle, Wild Rose, Olive, White Chestnut, Mustard et Chestnut Bud.
- 4ème groupe pour la solitude, avec les élixirs : Water Violet, Impatiens et Heather.
- 5ème groupe pour l’excès de sensibilité aux influences et aux idées, avec les élixirs Agrimony, Centaury, Walnut et Holly.
- 6ème groupe pour le découragement et le désespoir, avec les élixirs Larch, Pine, Elm, Sweet Chestnut, Star of Bethlehem, Willow, Oak et Crab Apple.
- 7ème groupe pour l’excès de souci du bien-être d’autrui : Chicory, Vervain, Vine, Beech et Rock Water.
Il y ajoute un 39ème élixirs, Rescue, qui combine 5 fleurs (Star of Bethlehem, Rock Rose, Cherry plum, Clematis, Impatiens) qui est à réserver aux situations d’urgence. A noter qu’un des remèdes-Rock water- n’est pas une fleur, il s’agit d’une eau issue d’une source naturelle.
Selon les fleurs, les élixirs floraux sont préparés selon 2 techniques, la macération solaire (aussi appelée solarisation) et l’ébullition (aussi appelée décoction) qui permettent d’obtenir un macérât-mère (appelé mother tincture). Une seconde dilution donne l’élixir floral (appelé stock remedy) que l’on trouve dans les pharmacies et les magasins.
En 1935, Edward Bach considère son œuvre achevée.
Mount Vernon et le Centre Bach…
Ces années de recherches, de voyage, parcourant la campagne anglaise à la recherche des fleurs, recevant des patients, donnant des conférences sur ses travaux ont conduit Edward Bach à la découverte d’une thérapie florale dont le but est le retour à l’harmonie émotionnelle.
En 1934, il souhaite trouver un lieu où s’établir, où s’ancrer en quelque sorte.
C’est Nora Weeks qui, lors d’une balade, découvre la petite maison de Mount Vernon, située à Brighwell-cum-Sotwell, un village de l’Oxfordshire, dont le propriétaire accorde la location à Edward Bach.
C’est ainsi qu’ils s’y installent et bâtissent les fondations de ce que deviendra plus tard le Centre Bach.
La plupart des fleurs poussent dans le jardin de Mount Vernon ou dans les alentours, les élixirs floraux sont fabriqués dans la cuisine de la maison.
Quand Edward Bach décède en 1936, Nora Weeks et Victor Bullen, rencontré quelques années auparavant, poursuivent le travail d’Edward Bach, soucieux de préserver son approche, son éthique et donc son héritage. Dans les années 1950, la fondation Dr Edward Bach Healing Trust est créée et permet d’acheter Mount Vernon qui va devenir le Centre Bach, aujourd’hui dédiée à la formation des praticiens en fleurs de Bach.
Edward Bach et la pharmacie Nelsons…1er contact
Soucieux de pouvoir diffuser sa thérapie florale auprès de tous, Edward Bach se tourne vers des pharmacies londoniennes dont la pharmacie homéopathique Nelsons. Il leur fournit le macérât-mère et les pharmaciens procèdent à la seconde dilution afin d’obtenir le stock remedy c’est-à-dire l’élixir floral qui est ensuite vendue aux patients.
Edward Bach a toujours eu à cœur de soigner tous ceux qui sont dans le besoin sans considération financière. Il avait donc demandé aux pharmaciens de vendre les élixirs à un prix très modeste permettant de les rendre accessibles à tous, quels que soient les moyens financiers disponibles. La pharmacie homéopathique Nelsons s’y est engagée, comme en témoignent les propos d’Edward Bach dans son livre The twelve healers and Other remedies publiée aux éditions CW Daniel Company Ltd.
La pharmacie homéopathique Nelsons, des racines homéopathiques…
Elève de Samuel Hahnemann et donc formé à l’homéopathie, Ernst Louis Armbrecht ouvre à Londres en 1860 une pharmacie homéopathique. En 1866, il épouse Charlotte Nelson. C’est ainsi que le nom de son entreprise évolue et devient Armbrecht, Nelson & Co, plus tard raccourci en A.Nelson & Co. La marque Nelsons est née. La pharmacie Nelsons est une entreprise familiale qui a su perdurer et se développer. Suite à un tragique accident dans les années 1970, les descendants de la famille fondatrice sont décédés, laissant l’entreprise sans successeur. Dick Wilson, un amoureux des médecines alternatives reprend l’entreprise et en fait ce qu’elle est aujourd’hui, une entreprise internationale spécialisée dans les produits santé et bien-être avec un souci constant de sérieux et de qualité. Ces fils, Patrick et Robert, ont pris la suite et poursuivent l’aventure Nelsons dans le même esprit.
Le Centre Bach et la pharmacie Nelsons, une collaboration puis un travail complémentaire…
Pendant de nombreuses années, le Centre Bach a fabriqué de façon artisanale puis distribué des dizaines de milliers de flacons d’élixirs floraux en utilisant les fleurs du jardin de Mount Vernon et des alentours.
Mais la demande devenant croissante, il devenait difficile d’y répondre. En parallèle, il est devenu clair qu’outre l’aspect production, il y avait une nécessité de formation afin de transmettre la véritable approche d’Edward Bach.
Le centre Bach a alors lancé des programmes de formation tout en continuant la fabrication : dans les années 1980, plus de 80000 bouteilles par semaine étaient encore fabriquées à la main puis envoyées dans le monde entier.
Au début des années 1990, le Centre Bach a décidé de se consacrer exclusivement à la formation et le groupe Nelsons a racheté la partie fabrication et distribution. Les élixirs floraux sont vendus sous la marque Les fleurs de Bach®Original, aisément reconnaissable grâce à la signature d’Edward Bach apposée sur les produits. Aujourd’hui, le groupe Nelsons fabrique les élixirs floraux en respectant le principe de fabrication d’Edward Bach, les fleurs sont, pour la plupart, toujours issues du jardin de Mount
Vernon ou de sites aux alentours identifiés le plus souvent par Edward Bach. Les macérât-mères sont fabriqués sur les lieux de cueillette puis transférés à l’usine Nelsons située à quelques kilomètres de là, à Wimbledon où les élixirs sont alors élaborés avant d’être envoyés dans le monde entier.
Après ce petit intermède historique, reprenons le fil du voyage…mardi 4 juin, départ pour le Centre Bach…
Mount Vernon, le jardin et l’héritage d’Edward Bach
Sortir de Londres, traverser la campagne anglaise direction Brighwell-cum-Sotwell… deux heures de bus pendant lesquelles le tic-tac des essuie-glaces nous rappelle que le vert chatoyant du paysage anglais n’est pas dû qu’à l’ensoleillement ! et finalement petit miracle… après la pluie, le soleil s’avance…
Craignant de ne pouvoir prendre la route étroite, le chauffeur nous dépose ; nous faisons la dernière centaine de mètres à pied… sous une magnifique éclaircie.
Nous y sommes ! Mount Vernon ! La beauté des lieux n’a d’égale que l’atmosphère vivante, chaleureuse et un peu sauvage qui se dégage du jardin. Car c’est bien lui nous accueille…
Laissée quasiment en l’état, certaines des pièces de la maison abritent un peu de l’histoire d’Edward Bach, de Nora Weeks et de la fabrication des élixirs.
Le déjeuner est pris sous l’ombre d’Aspen dont le feuillage s’agite dans le vent… les feuilles trémulent en bruissant tel un murmure qui invite à poursuivre le voyage…
Nous nous dirigeons alors vers la salle de formation où Stefan Ball, directeur du Centre Bach, nous rejoint. Après quelques mots sur l’histoire d’Edward Bach, il nous parle de la découverte des remèdes, de leur méthode de fabrication et de l’évolution de la relation entre Edward Bach, puis le Centre Bach et le groupe Nelsons.
Intermède sensoriel…
Le soleil se cache et laisse place à la pluie qui donne une nouvelle vie au jardin… les feuilles brillent comme des miroirs, les fleurs se ferment et l’odeur de la terre, de l’humus se mêle à celle de la chaleur du soleil tout juste disparu…
Serait-ce des notes de musique ? La harpe, la clarinette et le violoncelle s’échauffent, les notes, d’abord timides, s’affirment et la mélodie commence.
On m’invite à mettre un bandeau sur les yeux… je me laisse guider vers la tente. La pluie battante rebondie sur la toile, bien décidée à ne pas laisser gagner la harpe ou la clarinette. La nature a sa propre harmonie, sa propre mélodie.
Sensation étrange que de ne pas voir mais juste de sentir le toucher de mon compagnon qui m’invite sur le chemin des émotions décrites par Edward Bach. Toucher, pression, tapotement, mouvement, en accord avec les notes de musique qui s’enchainent parfois douces et lentes, parfois puissantes presque renversantes. S’y mêle le parfum des fleurs, subtil et doux.
On me guide vers la sortie de la tente, j’ôte mon bandeau, mes yeux se réhabituent à la lumière. Sensation étrange que de ne pas voir, de devoir faire confiance à ses autres sens mais aussi à l’Autre, celui que je ne connais pas et qui m’a guidé dans cette expérience.
Une expérience intéressante qui m’a rappelé qu’il ne s’agit pas toujours de voir mais de sentir, de ressentir et de faire confiance.
Retour sur Londres sous la grisaille ; je sentirais presque un brin de nostalgie…
Mercredi 5 juin, 10H30, visite de la pharmacie homéopathique Nelsons…
Et oui, car elle est toujours là dans le centre de Londres ! Typique officine où trône le buste de Samuel Hahnemann. C’est en effet à l’homéopathie que l’on doit l’ouverture de cette institution.
Si les fleurs de Bach®Original sont en bonne place dans l’officine, cela reste une pharmacie en bonne et due forme.
Elle propose également des consultations avec praticiens homéopathe formés à l’utilisation des fleurs de Bach. On retrouve ici l’esprit de l’approche globale, choisie par Edward Bach.
Il est amusant de penser qu’il y a quelques années, les flacons d’élixirs floraux présents dans la pharmacie étaient fabriqués grâce aux macérât-mères envoyés par Edward Bach et élaborés à Mount Vernon. Aujourd’hui, y sont maintenant placés les flacons d’élixirs floraux fabriqués par Nelsons. La plupart des fleurs n’ont pas changé et proviennent toujours du jardin d’Edward Bach.
Les hommes passent, la nature pourtant en perpétuel mouvement, renouvellement est finalement immuable…
Et voilà, cette magnifique aventure se termine !
Si elle a été très riche en émotions et découvertes, elle a été aussi l’occasion de faire de belles rencontres ! Nathalie Auzeméry (gueristoitoimaime.com), responsable formation au laboratoire Nelsons-Famadem et conseillère en fleurs de Bach. Isabelle Soing (sur twitter @IsabelleSoing) est journaliste et a plusieurs cordes à son arc : psycho, life style, nutrition, santé, jardin… Karine Silberfeld, journaliste, est responsable de la rubrique beauté et bien être à Top Santé (topsante.com), on lui doit donc de nombreuses astuces à mettre en place au quotidien ! Quant à Yoko (sur youtube yoko nailart), experte en nail art et Ilia Renon (iliarenon.com), spécialisée en green beauty, bien-être de la femme, développement personnel sans oublier Héloise Monchablon (easyblush.fr), maquilleuse professionnelle spécialisée bio et slow cosmétique, des jeunes femmes à suivre pour leurs conseils qui nous rendent plus belles au quotidien 😊
Laure Martinat
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