Voici un sujet qui n’est plus vraiment d’actualité, mais qui correspond bien à notre thème de la PLUIE. En effet, les gouvernements ont fait plusieurs accords pour diminuer leurs émissions de polluants, comme entre les États-Unis et le Canada, et du coup réduire les plus acides.
En Termes de Molécules Chimiques
Si vous êtes comme moi et que les formules scientifiques vous donnent des boutons, regardez quand même cette définition scientifique des pluies acides, pour mieux comprendre les prochains paragraphes:
« Cette acidification est due à la présence dans l’atmosphère de gaz susceptibles de se dissoudre dans l’eau en formant des espèces acides. Il s’agit essentiellement des oxydes de soufre (SO2 et SO3) et d’azote (NO et NO2). Ces polluants réagissent dans l’atmosphère avec le dioxygène et l’eau pour former respectivement de l’acide sulfureux H2SO3 et de l’acide nitrique HNO3. D’autres acides peuvent intervenir dans une moindre mesure : acide chlorhydrique, acide fluorhydrique, ammonium, acide formique, acide acétique… » (wikipedia)
Quelles Conséquences sur la Santé?
Qu’est-ce que ça peut bien faire que les pluies soient acides ou pas? Je vais vous citer quelques exemples tirés de nos cours au CMDQ pour vous donner une idée de la puissance de l’acidité dans les pluies acides:
Le plomb, qu’on retrouve dans les batteries, la peinture parfois, les gaz automobiles… Il entre facilement dans la chaîne alimentaire car les plantes tolèrent des concentrations élevées de métal et il reste longtemps dans le sol ; Eh bien figurez-vous qu’il peut être rendu soluble par les pluies acides – et a même été trouvé dans les fruits des années après qu’il n’ait plus été utilisé!
Autre exemple:
les pluies acides rendent l’aluminium soluble, ce qui lui permet de se répandre plus facilement dans l’environnement. Plusieurs projets de recherche ont étudié son effet sur différents écosystèmes au cours de la dernière décennie.
Même sans qu’elle soit acide, la pluie a le pouvoir de transférer dans de plus grands plan d’eau Xénoestrogènes (ou œstrogènes d’une source étrangère), engrais chimiques, pesticides, insecticides et fongicides qui, avec d’autres médicaments qui sont jetés dans les toilettes. Ils deviennent ainsi une source de pollution de l’eau potable car ne sont pas complètement filtrés par les stations d’épuration municipales.
Pluies Acides et Calcium
Bien que les oiseaux et les mammifères ne soient pas directement affectés par l’acidification de l’eau, ils le sont indirectement par des changements dans la qualité et la quantité de leurs ressources en nourriture. En Écosse, par exemple, les loutres sont plutôt rares autour des ruisseaux et des rivières acides parce que leurs approvisionnements principaux, les poissons, sont réduits.
De plus, le calcium est un élément essentiel pour les mammifères et les oiseaux et un approvisionnement diététique adéquat leur est crucial pendant la reproduction (les oiseaux ont besoin de calcium pour la bonne formation des coquilles d’œufs et pour la croissance squelettique de leurs progénitures). Les mammifères femelles en ont besoin pour le développement squelettique de leurs fœtus. Enfin, beaucoup d’espèces invertébrées, par exemple mollusques et crustacés, ont des besoins en calcium qui ne peuvent plus être satisfaits au-delà d’un certain seuil de pH. Elles sont parmi les premières à disparaître en cas d’acidification des terres marécageuses ou d’eaux douces ou marines.
Qu’est-ce qui Est Fait pour Prévenir?
Vous connaissez sûrement l’expression Mieux vaut prévenir que guérir? Et bien il s’agit d’une situation un peu critique où le stade de prévention semble être dépassé et rien que la guérison ne peut régler les maladies qui s’en suivent.
Je vous cite le cours d’Hygiène Vitale à ce sujet:
Le Canada a mis en œuvre un programme de lutte contre les pluies acides qui vise à réduire les retombées acides de sources intérieures à des niveaux pouvant être tolérés par l’environnement. Cependant, la simple réduction de moitié de l’anhydride de soufre coûterait près de 500 millions de dollars par an. Des millions de plus seraient nécessaires pour réduire la quantité d’oxyde d’azote provenant des voitures et des industries. De plus, les pluies acides sont un phénomène continental et le problème du Canada ne sera pas résolu tant que les États-Unis ne prendront pas des mesures similaires pour contrôler le problème.
Au niveau international, les choses bougent face aux dangers croissants du réchauffement climatique. Cela se reflète dans l’organisation de la Conférence de Paris 2015 sur le changement climatique (COP21). Les objectifs de la conférence étaient, selon les organisateurs, « de parvenir, pour la première fois, à un accord universel et contraignant pour lutter efficacement contre le changement climatique et accélérer la transition vers des sociétés et des économies résilientes et sobres en carbone ». Malgré le retrait ultérieur des États-Unis par l’administration Trump et plusieurs critiques sur son caractère sans contrainte, l’Accord de Paris sur le climat (issu de la COP21) a été qualifié d’historique car approuvé à l’unanimité des 195 pays participants. L’accord fixe comme objectif de limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C, en visant 1,5°C. Il est entré en vigueur le 4 novembre 2016. Reste à savoir si les parlements de chaque pays vont désormais mettre toutes ces belles intentions en action.
Données Récentes?
J’ai été voir si on avait des données plus récentes pour les études et les ententes internationales, mais il semble que nos cours du CMDQ soit très à jour: il n’y a pas eu de changement depuis 2016!
Quelques statistiques de 2017 (!)
- Entre 1990 et 2017, les émissions de dioxyde de soufre au Canada et aux États-Unis ont diminué de 69 % et de 88 %, respectivement
- Entre 2000 et 2017, les émissions de dioxyde d’azote ont baissé de 59 % au Canada et de 61 % aux États-Unis, dans la zone transfrontalière d’ozone.
- Entre 1990 et 2017, des baisses importantes des dépôts humides de sulfate et de nitrate (les principaux indicateurs de dépôts acides) ont été enregistrées dans l’Est du Canada et des États-Unis.
- Les concentrations annuelles d’ozone dans la région frontalière entre le Canada et les États-Unis ont baissé entre 1995 et 2017.
Reste que la maîtrise de la pollution de l’air est un immense défi, car les déchets en question proviennent de nos industries primaires et de nos sources d’énergie, notamment celles qui alimentent tous nos moyens de transport. Ce qui explique en partie pourquoi le gouvernement de Trump voulait se retirer de l’entente: pas tout-à-fait le genre à diminuer les profits et les emplois pour aider la cause environnementale.
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