Derrière le Symptôme
En médecine traditionnelle orientale, comme dans beaucoup d’autres médecines dites alternatives, les symptômes sont perçus comme la face apparente d’une maladie.
Ainsi, l’apparition d’une pathologie est due à un déséquilibre fonctionnel qui a fait le lit de la maladie aigüe ou chronique. Par exemple, les défenses immunitaires au plus bas constituent une porte d’entrée évidente aux différents problèmes de santé. Il est alors logique de vouloir faire en sorte que celles-ci restent élevées, c’est pourquoi dans un premier temps il est nécessaire pour le patient comme pour le praticien d’accorder de l’importance au domaine préventif. En médecine allopathique le préventif n’existe pas vraiment et il est confondu avec le dépistage. Ce dernier consiste uniquement à indiquer si on est (déjà) touché par la pathologie recherchée, et le seul intérêt reste de pouvoir traiter au plus tôt.
Rôle de la Prévention
Ce sont dans les médecines alternatives que l’on va trouver des solutions et traitements préventifs. Beaucoup de problèmes ont une origine fonctionnelle et il est possible grâce notamment à la médecine traditionnelle orientale de déceler si un problème fonctionnel est en train de pointer le bout de son nez, et de le traiter avant qu’il dégénère en pathologie.
En faisant régulièrement un bilan énergétique (3-4 fois par ans) le patient peut éviter beaucoup de problèmes, s’il veut bien suivre son traitement et les recommandations… Techniquement, le bilan en médecine traditionnelle orientale à pour fonction première de mettre en évidence les déficiences des différents systèmes physiologiques, grâce à un interrogatoire, la palpation du corps, des pouls, et observation de la langue entre autres.
Au palmarès des dérèglements fonciers nous rencontrons les mauvaises habitudes alimentaires par exemple, à cause d’aliments industriels, ou d’aliments (sains) non adaptés individuellement, perturbant l’appareil digestif (toxines élevées, digestion difficile, gonflements, etc…), et entraînant des pathologies pouvant atteindre plusieurs autres systèmes organiques. D’ailleurs les cardiologues aujourd’hui considèrent l’obésité comme une maladie inflammatoire. Il y a également les mauvaises habitudes comportementales générant du stress et affaiblissant le système nerveux par exemple.
Tout est lié et fonctionne ensemble dans le corps. Notre physiologie se modifie sous l’influence de ce qu’on fait subir à notre organisme. Les mauvaises habitudes sont les vecteurs de la déficience des différents systèmes qui nous composent. C’est pourquoi il est important de tenir compte des problèmes récurrents que chacun d’entre nous connaît, car à la longue ils finissent par entraîner des troubles plus importants et aboutissent à une pathologie plus ou moins compliquée à traiter.
Guérir le Terrain
Ensuite nous devons évoquer le cas du traitement uniquement symptomatique : si le terrain d’origine n’est pas corrigé, la maladie réapparaîtra, soit sous la même forme, soit sous une autre forme d’expression.
Nous avons tous, à causes des habitudes ou d’une fragilité constitutionnelle, un « terrain », comprenez une porte d’entrée aux problèmes.
Pour le praticien déceler le terrain d’un patient peut être une affaire très difficile à gérer s’il ne sort pas des recettes classiques de traitements. Le terrain du patient est souvent masqué. D’abord par les symptômes, car ceux-ci peuvent être les mêmes dans des maladies pourtant très différentes. Ensuite, parce qu’à maladie identique, un symptôme peut être généré par des mécanismes différents.
Un exemple simple : le vomissement après un repas. Le réflexe est de l’attribuer à une cause extérieure comme une intoxication alimentaire, un aliment qui n’est « pas passé », ou encore une indigestion à cause d’avoir trop mangé. Mais il est rarement attribué à un dérèglement interne comme une hypo-fonction de l’appareil digestif lui-même, ou un problème du système nerveux. Et pourtant, ce sont bien ces derniers cas qui sont majoritairement impliqués, et rarement la qualité de la nourriture. Une des possibilités qui s’offre au praticien pour distinguer d’où vient la cause est le diagnostic fonctionnel. En médecine traditionnelle orientale les repères sont très nombreux pour savoir s’il s’agit d’une cause interne ou externe. Pour terminer, modifier un terrain chronique demande du temps. Je n’ai pas dit beaucoup de séances, mais du temps entre les séances. C’est la régularité des traitements qui est importante.
Gilles Goncalves
Ostéopathe, MTO, et diplômé des hôpitaux de Médecine Traditionnelle Orientale au Vietnam et en Chine, Docteur en médecine orientale diplômé du CMDQ et fondateur de l’Institut Hóa Thiên Ðuong.
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